POLITIQUE – Les élus ont de nombreuses passions, dont une en commun : la publication quasi frénétique de photos de déplacements sur les réseaux sociaux. Anne Hidalgo ne déroge pas à la règle. Sauf concernant son voyage à Tahiti, pour lequel aucun cliché de la mairie de Paris arborant un collier de fleurs n’a été partagé sur ses comptes officiels. En réalité, et c’était indétectable en suivant son actualité sur les réseaux sociaux, cela fait plusieurs jours que l’édile parisienne a quitté la capitale.
Il a fallu une sortie du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, relayée dans Le Canard enchaîné, pour que le monde politico-médiatique s’en rende compte. Mercredi 25 octobre, l’hebdomadaire satirique ironise au sujet de « Tahiti-sur-Seine », expliquant que la maire de Paris a séché une réunion interministérielle sur les Jeux Olympiques organisée le 20 octobre. Une absence expliquée en ces termes par Laurent Nuñez : « Elle est en déplacement à Tahiti, où elle est allée inspecter les infrastructures pour l’épreuve de surf des JO ».
Selon cet article, le préfet de police affirme que l’indisponibilité de l’édile socialiste court jusqu’à « mi-novembre ». Il n’en fallait pas moins pour que la droite parisienne surfe sur la polémique. Dès le lendemain, le 26 octobre, le groupe d’opposition de droite Changer Paris, présidé par Rachida Dati, choisit l’ironie pour riposter. « Alerte info : Anne Hidalgo sera en visite officielle à Paris du 14 au 17 novembre. »
Au-delà des moqueries qui se répandent sur les réseaux sociaux, l’affaire va prendre une tournure bien plus politique. Porte-parole du groupe de droite, Aurélien Véron dénonce le « bilan carbone » d’Anne Hidalgo, évalué par ses soins à « 51 tonnes de CO2 » depuis sa réélection en 2020. « Quand on donne à longueur de temps des leçons d’écologie, on ne multiplie pas les déplacements officiels », grince-t-il auprès du Parisien, après avoir souligné le caractère déplacé de ce voyage au regard du contexte actuel. « Paris est le théâtre d’une montée de l’antisémitisme, avec des dégradations, et fait face à un risque accru du terrorisme. Anne Hidalgo aurait dû abréger son séjour », enfonce-t-il encore.
« Visite officielle » et premier couac
Alors que la polémique prenait de l’ampleur, l’entourage d’Anne Hidalgo tient à donner quelques explications. La maire de Paris s’est d’abord envolée pour la Nouvelle-Calédonie le 15 octobre, pour un voyage officiel comptant une délégation de six personnes. Au menu : la visite du cimetière des Communards parisiens situé sur l’île des Pins. Pour rappel, les partisans de la Commune, comme Louise Michel, avaient été exilés à partir de 1872 en Nouvelle-Calédonie, qui faisait alors office de bagne.
Une visite symbolique et qui fait sens au regard de l’histoire de Paris, suivie de rencontres avec des élus locaux. Puis, cette même délégation a pris la direction de la Polynésie française, où se tiendront notamment les épreuves de surf durant les Jeux olympiques de 2024. Auprès du Parisien, l’entourage de la maire de Paris explique qu’elle s’est entretenue sur place avec le président Moetai Brotherson et le maire de Papeete, Michel Buillard. Mais alors, pourquoi aucun cliché sur les réseaux sociaux ? « Cela aurait pu paraître décalé, vu le contexte. Les gens auraient imaginé une vie dans les lagons, alors que les journées de travail étaient intenses », explique au quotidien un proche de l’élue socialiste.
À l’AFP, l’équipe de la maire de Paris assure, photos à l’appui, qu’il s’agit d’une « visite officielle » motivée notamment par les Jeux olympiques de 2024, avec la visite du site olympique de surf à Teahupoo. Selon l’agence de presse, Anne Hidalgo apparaît sur plusieurs clichés accompagnée de ses adjoints en charge des Jeux olympiques et des Outre-mer, Pierre Rabadan et Jacques Martial, ainsi que plusieurs élus polynésiens, dont le président de la collectivité Moetai Brotherson, colliers de fleurs autour du cou. Or, premier couac dans la défense du camp Hidalgo : la présidence de la Polynésie française a assuré à l’AFP que cette « séquence » n’était « pas officielle ».
« Segment privé » et deuxième couac
Dans l’article du Parisien, daté du 2 novembre, un proche de la mairie de Paris expliquait que ce voyage revêtait aussi un caractère privé, puisque la fille de l’élue réside désormais en Polynésie française, à proximité de Bora-Bora. « Du coup, Anne Hidalgo a prolongé son déplacement par un segment privé, le temps des vacances scolaires », précise ce proche. Du côté de l’Hôtel de Ville, cette situation fait grincer des dents, l’opposition dénonçant un voyage privé financé par les contribuables parisiens.
Ce que réfute l’équipe de l’édile, qui précise que tous les frais concernant ce « segment privé » ont été pris en charge par Anne Hidalgo, à l’exception de son billet retour, prévu pour le 6 novembre, financé par la ville. Or, là encore, la défense de la mairie de Paris va prendre du plomb dans l’aile.
Ce vendredi 3 novembre, Le Parisien explique dans un nouvel article que l’entourage de la maire de Paris rétropédale finalement sur le paiement de son billet retour qui, contrairement à ce qu’il a d’abord affirmé, a été pris en charge par Anne Hidalgo. Plus gênant, on apprend par ailleurs que l’intéressée n’a tout simplement pas visité le site de Teahupoo, pourtant motif principal du voyage. Raison invoquée ? « Des tensions locales », sur fond de contestation de l’érection d’une nouvelle tour pour les juges des épreuves de surf sur un site fragile. Seul l’adjoint aux Jeux olympiques, Pierre Rabadan, s’est rendu sur place.
De quoi remettre une nouvelle pièce dans la machine. « Tout prouve que ce déplacement dans le Pacifique Sud est un voyage alibi. Tony Estanguet et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra se sont déjà rendus sur place il y a deux mois. Rien ne justifiait ce déplacement d’Anne Hidalgo qui n’est que la maire de la ville d’accueil », réagit auprès du Parisien David Alphand, vice-président du groupe Changer Paris. De son côté, l’équipe de l’élue socialiste met en avant des réunions bilatérales qui ont bien eu lieu sur place. De quoi éteindre la polémique ? Au regard de la colère de son opposition, rien n’est moins sûr.
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