« Je suis un habitant insolite d’un habitat insolite », nous résume Francis Poncet. En se pavanant dans la rue du Port, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), difficile de ne pas remarquer son balcon, où des dizaines d’objets en tout genre sont entassés les uns à côté des autres.

Si ce lieu atypique en plein centre-ville interroge, une pancarte indiquant « Musée insolite du Port » vient immédiatement dissiper le doute. Cet autoentrepreneur dans l’immobilier et collectionneur de longue date a décidé de transformer son logement en un véritable cabinet de curiosités.

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Son ancien logement ravagé par un incendie

Amoureux de Clermont-Ferrand, la ville où il a vu le jour, Francis avait d’abord lancé en 2009 le musée insolite de la Poterne, sur la place éponyme, afin de partager sa passion. Mais en avril 2020, un violent incendie a ravagé son appartement, détruisant une grande partie des objets qui s’y trouvaient. « J’ai perdu en dix minutes ce que j’avais fait en dix ans », se remémore-t-il.

Qu’à cela ne tienne, il a donc récupéré les éléments restants pour les transférer dans son nouveau logement et ouvrir le musée, rue du Port, le mois suivant. Depuis, sa collection a bien grandi.

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Le balcon de l’appartement de Francis Poncet donne un aperçu de ce qui se trouve à l’intérieur. Francis Poncet

70 m² de curiosités

« Après la cathédrale de Clermont, mon balcon est le lieu le plus photographié de la ville, paraît-il. C’est normal, quand on voit un balcon complètement délirant à deux pas de l’église… » L’intérieur du logement est tout aussi insolite. Affiches, bibelots, figurines et autres statuettes côtoient ses effets personnels dans un décor de 70 m² aux allures de bric-à-brac, mais parfaitement organisé.

« La thématique principale, ce sont les curiosités diverses, commence par expliquer le collectionneur. Mais il y a également plusieurs autres thématiques, comme des objets Michelin, une grosse collection d’objets rares de franc-maçonnerie, ou encore une pièce majeure avec le masque portuaire de Blaise Pascal, le plus grand intellectuel clermontois de l’histoire ».

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D’autres espaces sont consacrés « aux trois grandes religions : la religion chrétienne, la religion moderne qui est celle du football et la troisième, celle des personnages politiques », s’amuse l’habitant. « J’écris également ma vie sur les murs, une autobiographie que je suis le seul à pouvoir vraiment lire. »

« Une démarche philosophique et non mercantile »

Pour étoffer sa collection, composée en grande partie de dons et d’objets de voyage, l’homme écume les brocantes chaque semaine et fait régulièrement appel à des artistes locaux, comme il l’a également expliqué à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes .

Les visiteurs peuvent ainsi admirer les œuvres d’un mosaïste tunisien, la statue d’un roi « réalisé par le meilleur soudeur de Clermont », ou encore un Bibendum en fonte de 10 kg. « J’ai également commandé un Christ de Rio en bois à un artiste clermontois, en deux exemplaires. Le deuxième, je l’ai offert à la cathédrale de Clermont-Ferrand il y a huit ans ».

Ce Bibendum en fonte de 10 kg fait partie des nombreuses curiosités dont regorge l’appartement de Francis Poncet. Francis Poncet

Francis accueille les visiteurs gratuitement dans son logement. Ils peuvent notamment le contacter sur son téléphone personnel, inscrit sur l’affiche accrochée sur son balcon. « J’aime recevoir mon prochain, quelles que soient ses origines. »

Pour lui, les mots d’ordre sont avant tout la rencontre et le partage. Il explique agir dans une « démarche philosophique humaine et non mercantile » à l’heure où ces valeurs se perdent en France, selon lui. « C’est une faille spatio-temporelle, m’a dit une dame récemment. »

À la fin de chaque visite, le Clermontois offre une carte postale « et les enfants repartent toujours avec un petit jouet ».