Cloués au sol pendant la crise sanitaire, les Français ont retrouvé une envie profonde de voyager. Les Villefranchois ne dérogent pas à la règle, et sont de plus en plus nombreux à rêver d’évasion, malgré tous les aléas du quotidien (inflation, conflits…). On fait le point avec l’équipe de l’agence villefranchoise Chauchard Evasion, autour de la responsable Stéphanie Cammarata.
« L’activité a très vite repris «
Le week-end a été intense pour l’équipe de l’agence villefranchoise. Elle participait en effet le week-end dernier au salon du voyage à Albi (événement organisé par Chauchard Evasion*), où près de 1 600 personnes sont venues le temps d’une journée dénicher la destination rare, ou encore glaner tous les conseils nécessaires avant le grand départ. Des ventes ont été finalisées, à l’image de ce début d’année « prometteur » dans l’agence villefranchoise : « Le voyage devient un vrai besoin » constate Charlotte Casalengua,l’animatrice réseau pour les agences Chauchard. Privés pendant près de deux ans d’évasion, les Français ont en effet retrouvé le goût du voyage. Besoin de changer d’air, de penser à autre chose, de s’ouvrir à des cultures différentes… Bref, besoin bouger de chez soi, malgré une inflation pesante et donc des prix qui ont tendance à augmenter. Peu importe, le Français est prêt à mettre la main au portefeuille. Mieux, il en a besoin. Si certains ont profité du Covid pour épargner, d’autres ont pris leur mal en patience avant de pouvoir de nouveau nouveau aller voir ailleurs : « Le début d’année 2022 a été compliqué. Certaines destinations, comme l’Asie, ont mis longtemps à rouvrir leurs frontières. Mais dès que toutes les restrictions ont été levées, l’activité a très vite repris » poursuit la responsable de l’agence Stéphanie Cammarata.
« Les gens viennent chercher du conseil, une sécurité »
La responsable l’avoue sans détour, depuis le Covid, « les gens sont de plus en plus nombreux » à pousser la porte de l’agence : « Certains ont eu des déconvenues, et ils ne veulent plus revivre ça. Les gens viennent chercher du conseil, une sécurité. Le SAV, on le maîtrise et on s’en occupe. Et puis, nous pouvons leur apporter des conseils sur les destinations, les formalités à effectuer, les choses à faire sur place… Bien sûr, on ne les connaît pas toutes, mais on fait un travail de recherche en amont. En fait, les gens nous connaissent et nous avons une clientèle fidèle. Ils nous font confiance. Et le bouche-à-oreille fonctionne bien. » D’autant plus que « les brochures sont étoffées, avec beaucoup de destinations et de dates » : « Certes, on est dépendants des lignes qui s’ouvrent sur Toulouse. Mais le choix est assez vaste. Si on est avant tout autocariste, on propose des circuits organisés de A à Z, mais aussi à la carte quand les gens le souhaitent. En fait, on s’adapte en fonction des demandes, comme lorsque des clients sont partis à Beliz récemment. Et en termes de prix, nous sommes assez alignés avec ceux pratiqués sur Internet. Mais avec le service en plus. » Si les gens privilégient les vols directs, ils voyagent différemment, et « plus qualitativement » selon les professionnelles : « Nous constatons qu’il y a des destinations plus inconnues qui émergent. Les gens cherchent des endroits moins touristiques. Du tourisme de luxe en somme, où on est seul devant un site. «
Destinations alternatives
Bien sûr, selon les saisons, des incontournables reviennent en force tous les ans : l’Océan l’Indien (La Réunion, Maurice), le Bassin méditerranéen (Canaries, Majorque…), les Etats-Unis, le Mexique, l’Egypte, le Maroc (avant le séisme), qui a toujours un temps d’avance sur la Tunisie, ou encore la République dominicaine, « l’une des destinations les moins chères des Caraîbes « . On en oublierait presque la Laponie, « la destination phare où il faut réserver six mois à l’avance. » Les croisières ont toujours le vent en poupe, qu’elles soient fluviales ou en mer, et d’autres, plus insolites, ont la cote. À l’image de la croisière Arctique, qui n’est certes pas réservée aux petits budgets : « C’est un voyage dont on se souvient, avec des conférenciers, des grands chefs étoilés à bord… Et puis, il y a les paysages, ce côté nature avec moins de monde… Les gens le demandent de plus en plus. » Des désirs différents qui font émerger de nouvelles destinations, comme Taïwan ou encore la Polynésie. En Europe, le Nord et la partie Est attirent de plus en plus, à l’image de Budapest, l’une des capitales les plus prisées ces derniers temps, ou encore de l’Albanie, « même s’il ne faudra pas trop tarder avant que les touristes y affluent. » Le Portugal et la Croatie sont toujours des destinations tendance, même si d’autres pointent petit à petit le bout de leur nez. On pense à Liverpool en Angleterre, ou encore l’île grecque de Paros, moins bondée que ses voisines des Cyclades. Dans le même esprit, Chypre se présente comme une belle alternative à la Grèce (une ligne vient d’être ouverte au départ de Toulouse), un pays « où toutes les influences méditerranéennes se mêlent « , tout comme la Sardaigne, qui tire petit à petit son épingle du jeu face à la Corse. Enfin, certaines destinations sont en revanche en berne, comme Saint-Petersbourg (Russie) ou encore la Jordanie, qui avait le vent en poupe ces derniers temps. Mais le contexte politique récent a refroidi les voyageurs, « bien qu’il n’y ait aucun problème particulier sur place » assurent les professionnelles.
Et en 2024, on décolle où ?
Les escapades en France et les circuits accompagnés, avec des départs au plus proche de son domicile, sont également toujours prisés : les châteaux de la Loire, le Pays basque, la Côte d’Azur, la Bretagne, l’Alsace, le Puy du Fou, les séjours en Thalasso… obtiennent toujours les faveurs des voyageurs. D’autres pays s’ouvrent petit à petit au tourisme, à l’image d’Oman (Moyen Orient), une destination surprenante qui pourrait devenir à la mode en 2024, du moins en automne et en hiver. En Amérique latine, la Colombie ressort un peu plus ces derniers temps. Enfin, l’Ouzbékistan, une destination assez bon marché, mériterait également d’être plus connue. « Après, aucun voyage ne sera le même. Mais grâce au retour des clients, on a l’impression de connaître toutes ces destinations » concluent les professionnelles.
* Le groupe Chauchard Evasion réunit une dizaine d’agences de voyages sur la région.
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