Ce week-end, si l’idée de trouver la quiétude et la sérénité tout en ralentissant le temps vous séduit, nous vous proposons une escapade le long du canal de Nantes à Brest. Ce canal pittoresque relie Nort-Sur-Erdre en Loire-Atlantique à Brest dans le Finistère. Suivons notre guide, le magazine Envie Dehors qui a vécu cette expérience insolite.
Le point de départ de cette aventure unique se situe dans le charmant port de Nort-sur-Erdre, à une trentaine de kilomètres au nord de Nantes. C’est ici que commence le canal de Nantes à Brest, un chef-d’œuvre d’ingénierie construit entre 1806 et 1842 pour transporter des marchandises en péniche.
Avec un peu de chance, vous croiserez Laurent Thoniré à bord de sa péniche. Ce passionné inconditionnel de la navigation fluviale, s’est offert « De Vrouwe Cornelia, » une ancienne péniche hollandaise dont le nom, se prononce deu frao et signifie « la dame Cornélia. »
Capitaine expérimenté, il sillonne régulièrement les eaux paisibles du canal, fait des voyages de plusieurs jours et trouve son repos nocturne dans cette péniche transformée en une confortable maison flottante.
Laurent Thoniré, capitaine de péniche • ©Les Nouveaux Jours Productions
Naviguer le long du canal révèle une complexité insoupçonnée, avec des défis tels que la largeur variable du canal, les écluses délicates et les passages sous les ponts.
N’hésitez pas à poser des questions à Laurent si vous l’apercevez entre Nort-sur-Erdre et Saint-Nicolas-de-Redon. Il sera ravi de partager ses connaissances et son histoire peu commune en tant que plaisancier passionné.
Il existe une association de sauvegarde de cette péniche à voile centenaire. Moyennant une cotisation de 10 à 50 euros, vous pourrez naviguer à bord toute l’année, du 1ᵉʳ janvier au 31 décembre, en fonction des demandes et des disponibilités de navigation. Voguer à bord d’une péniche est une ode à la lenteur, avec une vitesse maximale ne dépassant pas les 6 km/h. Si la chance vous sourit, vous pourriez même avoir l’opportunité de donner un coup de main pour hisser la voile.
Tout commence par une idée audacieuse et révolutionnaire de François-Joseph de Kersauson en 1746 : la création d’une voie navigable reliant Nantes à Brest. Pour le comte breton, il s’agit d’un moyen optimal pour stimuler l’agriculture, le commerce et l’industrie.
C’est pour des impératifs militaires, sous l’impulsion de Napoléon Iᵉʳ, que le canal est creusé en 1806, dans des conditions extrêmes impliquant des milliers d’hommes, y compris des bagnards.
L’idée première de Napoléon est de permettre aux hommes de rejoindre les grands arsenaux de Lorient, Nantes et Brest, à une époque de tension avec les Anglais qui menacent de fermer les voies maritimes. Le canal devient au 19ᵉ siècle le symbole de la créativité et de la puissance bretonne, désenclavant le cœur de la Loire-Atlantique et de la Bretagne.
Autour du canal surgissent des villes, des entreprises et des flux commerciaux, agricoles et industriels. Son âge d’or est éphémère, car il est rapidement rattrapé par le progrès : aménagement des routes, déploiement du chemin de fer et construction du barrage de Guerlédan en Bretagne. Dès le début du 20ᵉ siècle, ces avancées scellent le destin de cet ouvrage extraordinaire, l’engloutissant dans l’oubli.
Pour comprendre le fonctionnement du canal, il faut savoir qu’il intègre des segments de cours d’eau naturels tels que l’Erdre ou l’Isac. À la différence d’un cours d’eau naturel, le dénivelé n’est pas constant et l’écoulement n’est pas laissé au hasard.
L’eau est acheminée depuis le vaste réservoir de Vioreau (retenue d’eau artificielle), puis répartie par une rigole d’alimentation longue de 21,3 km. Le réservoir emmagasine l’eau en période hivernale pour la restituer, l’été, dans le canal, via cette rigole. Sans ce dispositif d’approvisionnement et le système d’écluses, la navigation serait tout simplement impossible sur le canal.
L’édifice nécessite un entretien constant et de gros travaux. Un chantier de curage du réservoir et un renforcement du barrage ont été effectués d’avril jusqu’à l’automne dernier.
Pour explorer le canal, quatre options s’offrent à vous : la marche à pied, le vélo, le canoë et le bateau, à l’image de celui de Mickaël Rabet, baptisé « l’Assoupie ». Cette superbe toue cabanée, fréquemment observée sur la Loire, peut accueillir jusqu’à 12 personnes à son bord pour des croisières-promenades. Vous avez même la possibilité de passer une nuit à bord du bateau (idéal pour un couple avec deux enfants) au port de Blain.
Quand on est marinier, on ne l’est pas pour de faux, on vit dans un bateau et le bateau, on l’a dans la peau !
chanson de marinier
C’est du sang de marinier qui coule dans les veines de Mickaël, fils lui-même de marinier, il a vécu jusqu’à l’âge de trois ans sur la péniche familiale. Elle transportait toutes sortes de marchandises : du sable, du charbon, de la pâte à papier, des pommes ou du bois et il regrette que les péniches ne soient pas plus utilisées de nos jours. Il a raison, une péniche transporte autant de marchandises que 35 camions. C’est dire son intérêt écologique !
Mickaël Rabet, fils de marinier, navigue sur le canal de Nantes à Brest • ©Les Nouveaux Jours Productions
Mais il reste la question du temps, car forcément, c’est un moyen de transport bien plus lent, mais les réseaux existent en Europe et la France est très bien dotée. On parle depuis longtemps d’un retour du fluvial, Mickaël et beaucoup d’autres veulent y croire ! L’arrêt de l’activité marchande en 1974 reste en tout cas pour lui, une véritable blessure qu’il vient cautériser dès que possible en naviguant.
Autre amoureux du canal, David Blain. Il a décidé, il y a cinq ans, de s’installer comme éclusier. Pour le rencontrer et le voir travailler, il faut se rendre à l’écluse de Melneuf
David Blain, éclusier • ©Les Nouveaux Jours Productions
David a neuf autres collègues répartis sur la partie ligérienne du canal, 18 écluses traversent le canal en Loire-Atlantique. Éclusier titulaire, il vit ici à l’année. Son rôle est de fleurir sa maison, l’embellir et de la mettre en valeur. David pratique aussi l’écopâturage et a installé des moutons et des chèvres sur l’île entourant son écluse. Mais, son travail principal, c’est de faire fonctionner et d’entretenir l’écluse pour les bateaux qui se présentent.
Ici tout se fait à la main, il faut actionner différentes manivelles. Chaque passage à une écluse consomme environ 400 m³ d’eau (l’équivalent de la consommation d’eau annuelle de trois foyers).
À l’échelle du canal, ce n’est pas grand-chose, mais cette force peut vite secouer un bateau et ses occupants. Il faut donc prendre garde à ne pas aller trop vite. Il faut entre cinq et dix minutes pour faire passer un bateau qui descend le canal et dix à quinze minutes quand il monte.
C’est long, parce qu’il faut faire plus attention à la manière dont on ouvre les vannes pour faire monter le niveau de l’eau. Il y a plus de risques de faire avancer le bateau et de le faire rentrer dans un mur que s’il descend ! Pour en savoir plus sur le parcours dit « autour de Melneuf », c’est ici.
On vous conseille de faire une escale gourmande à la Maison éclusière de Cramezeul, baptisée « La Cueilleuse ». Nichée au cœur de la nature et gérée par le Département, cette maison éclusière abrite un fournil à l’ancienne, un café et un jardin en permaculture. Ici, cyclistes et marcheurs se retrouvent à la belle saison pour des pauses-café, bières, crêpes ou encore tartines. Le café est fermé en hiver, mais la maison fabrique et vend, les mardis et jeudis, des crêpes, des galettes et un pain délicieux.
C’est Camille qui travaille dans son fournil situé à l’arrière de « La Cueilleuse » qui propose ses pains à l’ancienne toute l’année. Ils sont élaborés avec du levain naturel, un pétrissage à la main et une cuisson dans un authentique four à bois.
Pause boulangère à la maison éclusière de Cramezeul • ©Les Nouveaux Jours Productions
Selon Camille et de nombreux nutritionnistes, le levain, fruit d’une fermentation naturelle entre l’eau et la farine, favorise une meilleure assimilation des minéraux et des glucides par le corps. De plus, grâce à sa fermentation lente, le pain se conserve mieux. Camille privilégie exclusivement la farine du Moulin du Don à Marsac-sur-Don, situé à proximité de ce magnifique havre de paix.
Naviguer sur le canal de Nantes à Brest, c’est plonger dans l’histoire, côtoyer des passionnés, et apprécier la beauté naturelle préservée le long de ses rives. C’est une invitation à ralentir, à savourer chaque instant, et à se reconnecter avec une époque où le voyage était une aventure à part entière. Embarquez pour cette odyssée fluviale et découvrez les trésors cachés du canal, entre tradition et modernité.
► Pour en savoir et en voir plus sur ce parcours, regardez Envie Dehors ce dimanche 17 décembre à 12 h 55.
► À voir sur France.TV dans notre collection Envie Dehors !
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Magazine Envie Dehors
Production : Les Nouveaux Jours Productions
Présentation : Julie Hattu
Réalisation : Ahlam Noussair et Charles Michaudet
Rédaction en chef : Alexandra Lahuppe
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