Sur fond de violences entre jeunes, le débat sur l’accès des adolescents aux réseaux sociaux rebondit en France, avec la remise d’un rapport préconisant l’interdiction des plateformes telles que Tiktok, Snapchat ou Instagram, à l’ensemble des mineurs. Décryptage.
Samara, 13 ans, tabassée jusqu’au coma à Montpellier le 2 avril. Shemseddine, 15 ans, battu à mort à Viry-Châtillon le 4 avril. Matisse, 15 ans, mortellement poignardé à Châteauroux le 27 avril. En un mois, la France a connu trois faits divers choquants impliquant des adolescents, poussant la sphère politique à réagir. Le Premier ministre Gabriel Attal en a pris la mesure à Viry-Châtillon le 18 avril, dans la lignée de son discours de politique générale devant l’Assemblée, avec son fameux « Tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter », en promettant un « sursaut d’autorité ».
Dans ce contexte, le rapport aux écrans des plus jeunes, la « violence débridée » auxquels les adolescents sont soumis, via notamment les réseaux sociaux, ont été pointés du doigt par l’exécutif à plusieurs reprises. Gabriel Attal en a parlé le 18 avril, faisant sienne la volonté de « réguler le temps passé devant les écrans » formulée par Emmanuel Macron lors de sa grande conférence de presse du 16 janvier.
Un rapport accablant
C’est ainsi qu’un premier rapport est apparu sur le bureau du président de la République ce mardi 30 avril. Il avait été commandé dès le mois de janvier par Emmanuel Macron, qui avait souhaité mettre sur pied une « commission écrans » pour « établir un consensus scientifique » autour des conséquences néfastes des écrans sur les enfants et bâtir une série de « préconisations ».
Neurologue, psychiatre, épidémiologiste, sociologue, clinicien… Ils sont tous sans appel : « un consensus très net » se dégage « sur les effets négatifs, directs et indirects, des écrans ». S’agissant des adolescents, les réseaux sociaux sont directement pointés du doigt comme un « facteur de risque » de dépression ou d’anxiété, en cas de « vulnérabilité préexistante ». Par ailleurs, « le niveau d’exposition des enfants » – et donc des adolescents – à des contenus pornographiques et violents « apparaît alarmant ».
En conséquence, les experts préconisent de ne pas permettre aux enfants de posséder un smartphone avant l’âge de 11 ans, peu ou prou l’entrée au collège. C’est durant ces années que les cas de violences les plus dramatiques ont pu apparaître ces dernières semaines. Dans un premier temps, le téléphone ne devrait pas avoir accès à internet, et ce jusqu’à l’âge de 13 ans. Puis, pas de réseaux sociaux jusqu’à 15 ans, avant un possible accès, mais sur des réseaux « éthiques », tels que Mastodon ou Bluesky.
« Une certaine désensibilisation à la violence »
Le passage sur Snapchat, Instagram, ou même Tiktok, pourtant largement plébiscité par les mineurs, est même déconseillé jusqu’à 18 ans. Pour la neurologue qui copréside le comité d’experts, Servane Mouton, les images auxquelles sont confrontés les mineurs sur les réseaux sociaux et via différents médias peuvent « favoriser des comportements violents via l’augmentation des pensées agressives, une certaine désensibilisation à la violence ».
L’an dernier, une proposition de loi a été adoptée en France pour fixer la majorité numérique à 15 ans. Elle doit notamment empêcher tout adolescent de s’inscrire, seul, sur un réseau social avant cet âge. La loi menace néanmoins d’être retoquée par la Commission européenne, puisqu’elle semble contredire le règlement sur les services numériques de l’UE, comme l’aurait fait savoir au gouvernement le commissaire européen Thierry Breton en octobre. D’où la volonté prononcée par Emmanuel Macron la semaine dernière d’une Europe de la majorité numérique à 15 ans.
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Si la loi passe tous ces écueils, restera encore à mettre en œuvre les moyens techniques permettant son exécution, avec notamment une double authentification sécurisée et anonymisée. Ces questions ont fait l’objet d’une réunion très récente à Bercy entre les différents représentants des plus grands réseaux sociaux et les acteurs de l’identification numérique, en présence de la secrétaire d’État, Marina Ferrari. La France veut avancer le plus vite possible sur toutes ces questions, pour être prête le jour où, peut-être, la législation européenne permettra un contrôle plus strict des réseaux sociaux.

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