Au départ d’Aberdeen, ville portuaire du nord-est, se trace aisément un circuit de deux petites heures de route pour découvrir quatre châteaux, autant de facettes du patrimoine incomparable du patrimoine écossais. Dunnottar coche toutes les cases. Il y a le romantisme évident des ruines d’un château du XIIIe siècle, solidement accroché sur cet éperon rocheux bordé de trois côtés par la mer du Nord. On n’oubliera pas le fantôme de cette « dame en vert », jeune châtelaine qui y aurait perdu la vie de violente manière au XVIe siècle. Sans oublier un zeste de cruauté et de sanguinolent avec le tragique destin de ces rebelles enfermés six semaines dans les geôles du château et pour lesquels la seule évasion possible était de se jeter du haut des rochers. Tout y est.
Du fantasmagorique, on passe au monde magique. Dans les magnifiques jardins du château de Crathes, on pense à tout moment que l’on va croiser le facétieux et intrigant « Lapin blanc » qui emmène Alice au Pays des Merveilles. Petit sursaut de chauvinisme noir-jaune-rouge quand on découvre les plafonds peints d’une des pièces de ce château du XVIe siècle. On y découvre les grandes figures qui ont marqué l’histoire de l’humanité, en tout cas aux yeux de cette noble famille écossaise. Parmi eux, Alexandre le Grand, César mais aussi… notre bon vieux Godefroi de Bouillon. Belgium one point !
Plus féerique encore, le château de Craigievar est un incontournable pour ceux qui se régalent de l’insolite et de l’excentrique, souvent la marque des vieilles familles aristocratiques des îles Britanniques. Construit à la fin du XVIe siècle, l’édifice a pris ses éclatantes couleurs rose bonbon dans les années 1820.
L’architecte en charge estimait que ces joyeux coloris le mettraient bien mieux en valeur que le précédent crépi grisâtre. Depuis plus de 170 ans, le château rose ne passe plus inaperçu. Il se dit même qu’avec ce choix chromatique, ses tourelles finement sculptées et ses gargouilles, Craigievar aurait servi d’inspiration à Walt Disney au moment de concevoir le château de Cendrillon. On complétera ce carré d’as par une visite royale, celle de Balmoral. Acquis par la reine Victoria, il fut aussi le chouchou de l’autre grande reine britannique: Élizabeth II. C’est là que Philip l’a demandée en mariage. C’est là aussi qu’elle décédera, le 8 septembre 2022. Il y a pire endroit sur terre pour finir ses jours.
Les rennes, les rois de la tourbe
Entre Aberdeen et Invverness, le parc naturel des Cairngorms offre une succession de hautes collines et vieilles montagnes dont certaines culminent à plus de 1 300 mètres. Cette région rude est fière de détenir le titre du coin le plus glacial d’Écosse, avec les records de la plus grande basse température (-27°) et des vents les plus violents. C’est le terrain de jeu idéal pour les 150 rennes qui arpentent les pentes tourbées du domaine de Glenmore. « L’hiver, quand la neige tombe en abondance, elle s’accumule sur leur dos et ne fond pas », décrit l’une des guides qui encadrent ces balades familiales assez magiques au milieu des cervidés. « Leur pelage les isole fortement et ils perdent fort peu de chaleur corporelle.«
Cette horde de rennes est unique en Écosse. Ils sont de retour dans les Highlands depuis 1952, réintroduits par le Suédois Mikel Utsi et son épouse. Les recherches le prouvent: ils étaient présents dans les régions les plus nordiques du Royaume-Uni il y a plus de 800 ans. « Les herbes mais surtout les mousses et les lichens… dans cette zone, ils trouvent tout ce qu’il leur faut pour leur nourriture, détaille cette bénévole passionnée. Et le climat subarctique de notre région leur convient à merveille. C’est vrai aussi que le changement climatique peut se faire ressentir. Et si les températures montent un peu en été, on les voit tirer la langue. Un peu comme nous. Mais quand on a 15 degrés à Aviemore (ville voisine) , il en fait cinq ou dix de moins ici… »
« Ils ne vous mordront pas »
Pour rejoindre les rennes sur leurs terres, la balade prend une vingtaine de minutes. « Et la chose la plus dangereuse de cette escapade, c’est de traverser la route », s’amuse la responsable du parc. Les cervidés sont au rendez-vous. C’est leur ventre qui leur donne l’heure. « Le parc est extrêmement grand. Quand les femelles ont leur petit, elles montent plus haut dans la montagne, pour être plus à l’abri. Les mâles ne les suivent pas. Ils sont un peu plus fainéants… »
Sherlock, James Bond et compagnie (chacun a son petit nom) viennent à la rencontre du groupe. Leur zénitude est communicative. « Pour leur donner à manger, formez un bol avec vos deux mains. Pas de crainte, ils ne mordent pas, ils n’ont pas de dents sur la mâchoire supérieure, précise la guide du jour. Et pas de danger non plus à l’arrière, ils ne donnent pas de coups de patte. Ils ne sont pas domptés mais ils sont très sociables. Par contre, il vaut mieux que ceux qui sont petits ne restent pas juste en face des rennes quand ils avancent. Ils ne voient pas ce qui est juste devant eux. »
Les consignes sont données, les petits et les grands peuvent profiter de ce joyeux moment de nourrissage. « Est-ce qu’il mange des carottes ? » questionne judicieusement un petit participant. « Une chose est sûre: ils sont extrêmement gourmands », précise la guide. « Si vous avez toujours de la nourriture dans les mains, ils pourraient y revenir cinquante fois. » Avant de faire une grosse sieste. Dans ce coin des Cairngorms, les rennes sont les rois.
Gin : le rebelle a du succès
Au royaume du single malt, une petite révolution est en marche. L’Écosse compte en effet désormais une petite centaine de producteurs de gin et la consommation locale de cet alcool venu des « Plats Pays » pourrait bientôt supplanter celle du whisky. À Balmenach, en plein cœur du Speyside, la place forte du whisky, on distille du single malt depuis 1824. « Et on a lancé le gin, comme diversification, en 2009« , situe Fiona Stronach, pour la distillerie Caorunn. C’est le nom, en gaélique, de la baie du sorbier.
« Dans ce gin, on retrouve les six ingrédients de base, mais aussi cinq plantes locales que l’on peut trouver à moins de dix minutes à pied autour de la distillerie », confie la souriante guide. En l’occurrence les baies de sorbier, la pomme rouge, le myrte des marais, la bruyère et le pissenlit. Au centre de la salle de production, trône la fierté de la maison Caorunn: une chambre de distillation avec cuves en cuivre conçue il y a plus d’un siècle. « C’est une vieille dame, et le temps de distillation peut durer entre trois et six heures, aussi en fonction de la température extérieure, de l’état des ingrédients… Pour fabriquer un bon gin, il ne faut pas seulement être ingénieux, il faut être ‘gin-génieux' », s’amuse-t-on chez Caorunn.
Il est grand temps de se lancer dans une amusante dégustation où l’on doit évaluer l’intensité et la prédominance des différents ingrédients. On peut ainsi comparer la qualité et les performances de son odorat et de son goût à celles des maîtres distillateurs. Et même à 10 h du matin, il faut avoir les sens sacrément en éveil.
Visites et infos sur caorunngin.com
4 lieux insolites à ne pas manquer
1. Les Highland… Girls
Un soleil de plomb qui écrase ce terrain de cricket, un animateur aux allures d’un rugbyman des All Blacks surnommé Shrek et des troncs de cinq mètres balancés d’un coin à l’autre de la pelouse… Bienvenue aux Highland Games de Helensburgh. Mais le plus insolite dans ces célèbres jeux celtiques, c’est de découvrir que, parmi les concurrents de ce fameux « caber toss » (un tronc de cinq à six mètres et de 40 à 70 kilos à faire tournoyer en l’air), on retrouve désormais… les « girls ». Ce dernier bastion de la masculinité écossaise exacerbée est en train de tomber. Et avec le sourire, quand on découvre cette enthousiaste et convaincante participante. « Le meilleur entraînement, c’est de garder l’amusement« , résume-t-elle. Et cette bonne humeur semble même lui donner une force surhumaine.
2. C’est Noël toute l’année
Quelle différence y a-t-il entre un 29 mai et un 25 décembre ? Aucune, pour Claire, la patronne de ce magasin de Helensburgh, non loin du Loch Lommond, cher au capitaine Haddock . « Merry Christmas », vous saluera-t-elle à votre arrivée… tous les jours de l’année. Guirlandes, boules, étoiles, bas de laine… garnissent les rayons du « Olde Christmas Shoppe » 365 jours par an. « Je participe à des salons spécialisés pour les dernières tendances », détaille la commerçante au tee-shirt orné d’un renne à nez rouge. « Mais finalement, ce sont les classiques qui sont désormais… tendance. Nos boules peintes à la main ont du succès. » Elles sont décorées d’un joueur de cornemuse ou d’un super-héros. L’esprit de Noël crèche toute l’année dans cette petite boutique atypique.
3. Du monde pour le monstre
Le 15 avril 1933, Aldie MacKay et son mari sont de retour de voyage. Ils regagnent leur hôtel joliment niché au bord du Loch Ness, quand ils entrevoient une étrange créature. La légende de la présence d’un monstre dans les eaux noires de ce coin des Highlands remonte à plusieurs siècles mais avec le témoignage des MacKay, tout s’emballe. Leur hôtel est désormais devenu le « musée » et quartier général des fans de Nessie. La visite prend les allures d’une enquête où chacun devra, in fine, se faire sa propre religion concernant le fameux monstre. On peut même y voir le petit sous-marin jaune utilisé lors d’une expédition en 1969. L’engin aurait même été frôlé par la créature. Une seule certitude: la visite est « fun » et la région est superbe avec, notamment, l’incomparable château d’Urqhart.
4. Aberdeen la ville en argent
Quand on évoque les villes écossaises, la fière Édimbourg et la vibrante Glasgow captent le plus souvent l’attention. Injuste pour Aberdeen, la cité portuaire du nord-est qui vaut sacrément le détour. Le granit gris, la pierre locale, des impressionnants bâtiments de son cœur historique lui a amené le surnom de « ville en argent ». Et même d’argent éclatant quand un rayon de soleil se décide à balayer le centre-ville. À Aberdeen, on traverse le plus vieux pont d’Écosse, la romantique « Brig’o’Balgownie », on traîne dans les rayons de son magasin le plus ancien où l’on peut aussi bien acheter le calot traditionnel qu’un vieil album d’Annie Lennox, fille du pays. On flânera dans le quartier universitaire, à l’architecture victorienne, où l’on pourrait croiser Harry Potter, Hermione et Ron.
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