LES ARCHIVES DU FIGARO – Alors que Charles III est reçu à Paris par Emmanuel Macron, retour sur la visite officielle de la souveraine britannique en 1957.
C’était un autre temps. Celui de la IVe République et du président René Coty. Du 8 au 11 avril 1957, la reine Elizabeth, accompagnée du prince Philip, effectuait son premier voyage officiel en France. En tant que souveraine, car elle avait déjà charmé le cœur des Français en 1948 quand elle n’était que princesse.
Mais neuf ans plus tard, la réception est plus grandiose encore. Le gouvernement de Guy Mollet, englué dans la guerre d’Algérie et les crises ministérielles, sort le grand jeu. Et les Français sont au rendez-vous.
Succès populaire
Le jour de son arrivée, au gré de ses déplacements entre l’Arc de Triomphe et le palais de l’Élysée, la souveraine est acclamée par la foule. «C’est une vague d’allégresse qui, tout au long des parcours suivis hier par le cortège officiel, courait dans les rues heureusement ensoleillées et leur donnait un air d’animation extraordinaire. Il n’est pas exagéré de parler d’enthousiasme populaire», rapporte le lendemain Le Figaro. La même ambiance règne le lendemain à Versailles où la reine déjeune dans la galerie des Glaces. Le quotidien, d’ailleurs, se met lui aussi en frais, publiant chaque jour le tracé du parcours des époux royaux, le menu détaillé ainsi que le plan de table de chacun de leurs déjeuners et dîners.
Du hérisson au menu
Le prince Philip, qui s’intéresse à l’atome, se voit ainsi servir du homard à la cantine du centre de recherche du plateau de Saclay. Mais le soir, c’est autre chose encore dans la salle des Cariatides du musée du Louvre où se tient une grande réception. Au menu : «Truite givrée printanière», «Délice de pintade Véronique», «Barquette de Lauris», «Pêches glacées Mireille» et, au milieu, un surprenant «Hérisson périgourdin au nid». Au pays des mangeurs de grenouilles, du hérisson dans l’assiette n’étonne qu’à moitié la reine qui demande à son personnel de se renseigner discrètement. Le plat est en réalité une boule de foie gras, qu’elle affectionne particulièrement, piquée de truffes et servie dans une brioche.
A Flins, une Dauphine bleue
La vraie bourde vient de René Coty qui par inadvertance marche sur la traîne de la reine. Il est vite pardonné. D’ailleurs la reine n’a-t-elle pas envoyé un représentant fleurir au Havre la tombe de son épouse? «Décidément la quatrième fait bien les choses», se félicite le député breton René Pleven.
Et en effet, le matin même, lors de la visite de l’usine Renault de Flins, la souveraine britannique a reçu en cadeau une Dauphine bleue assemblée en Grande-Bretagne. Et, comble du raffinement, toutes les automobiles en cours de montage étaient elles aussi bleues.
Sur la Seine, un spectacle grandiose
Mais le clou du séjour est une déambulation organisée la veille sur la Seine à bord du bateau Borde-Frétigny. C’est «une spectaculaire féerie lumineuse» qui enthousiasme littéralement Le Figaro. Lisez plutôt:
«Aucun récit, aucune photographie ne pourront donner une idée du spectacle grandiose que Paris a offert cette nuit à la reine d’Angleterre. Comment décrire le vaste tronçon de fleuve devenu pour deux heures une immense fresque lumineuse, vibrante des couleurs des drapeaux, des uniformes et des costumes de jadis, tailladée de jets de projecteurs, ombreuse ici, éblouissante là, partout polychrome et palpitante ? Il faudrait embrasser à la fois l’ensemble et le détail, le ciel et l’eau, le clair et l’obscur ; mêler les reflets de la Seine aux flèches des édifices, les danses des humains à l’immobilité de la vieille cité, la musique aux fleurs et les panaches des jeux d’eau aux tournoiements d’un feu d’artifice hallucinant.»
Le 11 avril se fera plus modeste à Lille et Roubaix où les souverains visiteront une exposition florale ainsi que les filatures Prouvost.
Mais le challenge a été gagné. Les correspondants de presse britanniques qualifient l’accueil d’inoubliable. «Paris a fêté ses hôtes. Mieux et surtout peut-être il s’est fêté lui-même. Il y a mis un entrain, une allégresse, une vivacité de sentiment, un abandon que nul n’espérait à ce degré», veut croire le directeur du Figaro Pierre Brisson.
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