Bruno Landeau, 60 ans, n’a jamais connu son grand-père. Le natif de Bourgogne, établi au Pays basque depuis plus de trente ans, savait en revanche que son aïeul nommé René Gaubert, ancien grand reporter au journal « Le Matin » décédé en 1958, avait couvert (entre autres) la guerre d’Espagne et la libération de Paris d’août 1944. Une preuve matérielle inattendue lui en a été apportée près de 80 ans après. Au terme d’un étonnant concours de circonstances…

Bruno Landeau, 60 ans, n’a jamais connu son grand-père. Le natif de Bourgogne, établi au Pays basque depuis plus de trente ans, savait en revanche que son aïeul nommé René Gaubert, ancien grand reporter au journal « Le Matin » décédé en 1958, avait couvert (entre autres) la guerre d’Espagne et la libération de Paris d’août 1944. Une preuve matérielle inattendue lui en a été apportée près de 80 ans après. Au terme d’un étonnant concours de circonstances et grâce, indirectement, à un problème de copropriété…

L’ancien ambulancier, conducteur du petit train touristique de la ville de Saint-Jean-de-Luz de 1996 à 2002, fait état d’un message reçu l’an dernier via Facebook d’un certain Tristan Gautard. Alors qu’il réhabilitait une maison en ruine, ce jeune architecte de l’Yonne avait retrouvé dans des combles un carton très poussiéreux à l’évidence égaré de longue date. Le nom de Bruno Landeau apparaissait sur un cahier de catéchisme de Précy-sur-Vrin, petit village à côté de Joigny.

« Ce qui est amusant, c’est qu’entre les homonymes et l’éloignement, si je n’avais pas eu de problème avec le syndic, je ne rencontrais pas mon voisin. Que si je ne rencontrais pas mon voisin (très actif sur Facebook), je ne me serais jamais inscrit sur Facebook. Et que si je n’avais pas eu Facebook, cet architecte n’aurait sans doute jamais pu me retrouver », partage dans un sourire celui qui avait effectivement suivi le catéchisme à Précy-sur-Vrin, à la fin des années 1980.

Ce qui est amusant c’est que si je n’avais pas eu de problème avec le syndic, cet architecte n’aurait sans doute jamais pu me retrouver

Ému aux larmes

Ému par cette découverte, le résident de Camieta (qui, pour l’anecdote, avait joué le rôle d’un soldat allemand dans un téléfilm de TF1 nommé « Résistance », tournée en 2013 à Socoa, NDLR) organise un déplacement jusqu’à Joigny pour récupérer ce carton de souvenirs. Il trouve à l’intérieur de nombreuses photos de familles jamais révélées, des lettres et toutes sortes de documents du début du XX^e siècle.

Ce voyage dans le temps le mène jusqu’en Indochine et en Tunisie, où ses grands-parents vécurent dans les années 1920. Les larmes aux yeux, ce fils de commerçants parisiens qui avaient quitté la Bourgogne en 1976 – il a alors 12 ans – exhume également huit clichés originaux de la libération de Paris à l’évidence prises et développées par son grand-père.

Envie de le partager

Le jeune retraité tenait en retour à exprimer sa gratitude envers cet architecte de 34 ans, déjà gratifié de macarons Adam et invité quand il souhaite à visiter le Pays basque. « Je suis d’autant plus reconnaissant que je ne suis pas sûr du tout que si j’avais été à sa place, je me serai donné la peine de mener ces recherches », souligne-t-il. Selon ses calculs, le carton abandonné dans ces combles à l’occasion du déménagement familial vers Orléans serait resté égaré là pendant 47 ans.

Si j’avais été à la place de cet architecte, je ne suis pas sûr du tout que je me serais donné la peine de mener ces recherches

« Quand j’ai vu qu’il y avait un appel national pour collecter les archives liées à la libération de la France, je me suis dit que ça pouvait être sympa de partager ces huit clichés avec les lecteurs du journal », complète-t-il, ravi de faire rayonner ces souvenirs et de rendre, à travers eux, un hommage posthume son héros de grand-père.