« Il fallait bien qu’on rentre un jour. » C’est avec un sourire grand comme ça que l’on retrouve Théo, peut-être toujours un peu la tête ailleurs. Comment lui en vouloir, quand vous avez parcouru une bonne partie de la planète à la recherche de celles, et ceux qui peuvent faire évoluer nos mentalités à travers des actions plus enrichissantes les unes que les autres, des histoires passionnantes. Mélanger le social, et l’environnemental, voilà ce qui a poussé Diane, et Théo à parcourir près de 5 000 km à vélo, de monter sur un bateau pour traverser l’Atlantique… Mais les belles choses ont toujours une fin. « Être tout le temps ensemble pesait peut-être un peu long, même si nous restons bien évidemment meilleurs amis. En plus, on estime qu’on avait peut-être eu les réponses à nos questions. Il était sans doute temps de passer à autre chose, de vivre notre aventure d’une autre façon. » Si Diane est désormais basée au Pays Basque, avec son compagnon (qui a d’ailleurs passé les six derniers mois du périple avec eux), c’est du côté de Marseille que Théo pourrait bientôt mettre… les voiles. Mais l’aventure Inspeer est loin d’être terminée. « Au-delà des vidéos que nous avons filmées, nous aimerions aussi faire partager au plus grand nombre ces expériences incroyables que l’on a vécues, notamment à travers des conférences dans les universités, pour mettre en avant l’écologie. Raconter ce monde en perpétuelle évolution dans les écoles serait aussi très intéressant. On a la chance que la jeunesse peut s’identifier à notre histoire » rajoute Théo. Des livres, un documentaire, le champ est très large, tant Diane et Théo veulent transmettre, raconter.

« Raconter des histoires entendues nulle part »

Une chose est certaine, c’est que l’on ne revient pas d’un tel périple de la même façon : « Nous avons vécu les trois plus belles années de notre vie. Même maintenant, on ne réalise pas. En France, on aime se plaindre, mais quand on va ailleurs, on se rend compte que nous sommes bien lotis. Mentalement, nous avons grandi, et on ne voit plus le monde comme avant. » Aujourd’hui, Diane, et Théo se considèrent comme des « slows reporters ». « Quand un gars te voit arriver à vélo, alors qu’il est à 200 bornes de tout, il est beaucoup plus authentique dans son discours. C’est ça qui nous plaît, raconter des histoires qu’on a entendues nulle part. » Des souvenirs, les deux amis en ont à la tonne. Pour autant, certains resteront gravés à vie. « Quand on navigue sur un voilier sur l’Atlantique, c’est une belle expérience (sourire) ; quand on est dans le nord de la Sierra Nevada, à 3 000 mètres d’altitude, chez les Kogis, communauté Maya qui vit en harmonie avec la nature depuis 2000 ans, pendant une semaine, à manger pieds nus, avec les poules, et les cochons, ça te fait relativiser. Nous, on a un peu perdu cette communication avec le vivant. » En trois ans, de belles amitiés se sont liées. « L’idée serait de faire des partenariats avec Erasmus pour que des étudiants aillent aider ces gens. On aimerait aussi repartir trois-quatre mois par an, pour raconter en images ces histoires. » L’histoire n’est pas finie…
Contact : inspeer.org