Actuellement en escale à l’aérodrome de Narbonne, l’ibis chauve, un oiseau migrateur menacé, profite d’un répit bien mérité dans son long voyage à travers l’Europe. Ce moment de pause met en lumière les efforts de conservation pour cette espèce en danger et les défis qu’elle rencontre à cause du changement climatique et des activités humaines.
L’aérodrome de Narbonne est devenu une halte pour les ibis chauves, ces oiseaux au crâne déplumé et aux taches noires, qui traversent l’Europe avec l’équipe Waldrapp dans le cadre d’un projet de réintroduction. Actuellement, les conditions météorologiques, notamment le brouillard dense et les vents capricieux, ont contraint ces oiseaux à faire une pause dans leur voyage. Ce répit leur permet de se préparer pour la suite de leur trajet en Espagne.
Autrefois abondant en Europe, l’ibis chauve a quasiment disparu au XVIIe siècle en raison de la chasse excessive. Aujourd’hui, l’espèce est en danger critique avec seulement quelques colonies non migratrices restantes. Pour inverser cette tendance, des projets de réintroduction ont été lancés dans le cadre du projet LIFE20 Ibis chauve qui vise à rendre cette population autonome d’ici 2028, avec un minimum d’intervention humaine.
Actuellement, une équipe de spécialistes de Waldrapp, suivent 36 ibis chauves. Durant le voyage direction Narbonne, certains oiseaux se sont détournés et ont été perdus de vue, laissant 19 ibis poursuivre avec l’ULM (petits avions légers utilisés pour le vol à faible altitude). Peu après l’atterrissage, les données GPS ont révélé que les oiseaux perdus avaient continué à suivre l’ULM. Malheureusement, ils ont ensuite rebroussé chemin vers le point de départ, où leur mère adoptive, Barbara, les attendait.
Une leçon de conservation
Malgré les efforts de réhabilitation, les ibis chauves sont confrontés à plusieurs menaces. La chasse illégale et les électrocutions sur les pylônes électriques sont des risques majeurs. Pour atténuer ces dangers, des protections sont installées sur les pylônes et des balises GPS permettent de suivre les mouvements des oiseaux, aidant ainsi à éviter les accidents et à mieux comprendre leurs besoins migratoires.
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Le changement climatique ajoute une couche de complexité en décalant les périodes de migration, rendant les voyages plus difficiles pour ces oiseaux. L’aérodrome de Narbonne joue un rôle en offrant un lieu de repos essentiel durant leur périple.
L’équipe derrière cette mission est chargée de surveiller les oiseaux, de collecter les données et de mettre en œuvre les stratégies de conservation. Les pilotes d’ULM, formés spécialement pour ce projet, guident les ibis chauves en vol, imitant les trajets migratoires naturels et les aidant à se familiariser avec leur parcours.
Pour ceux qui souhaitent observer ces magnifiques oiseaux en pleine réintroduction, ils seront à l’aérodrome de Narbonne jusqu’à dimanche ou lundi.
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