L’histoire de Lyon regorge de petites anecdotes croustillantes. La fontaine Morand, située sur la place Maréchal Lyautey dans le 6ᵉ arrondissement de Lyon, en est l’un des nombreux exemples.
Petit saut dans le passé pour (re)découvrir son origine surprenante.
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Napoléon III visite Lyon avec une bonne nouvelle
Une drôle de série d’évènements mènera à la construction de cette fontaine monumentale. Au mois d’août 1860, l’empereur Napoléon III et sa compagne sont en route vers la Savoie, qui vient d’être rattachée à la France. Le couple impérial profite de ce voyage pour organiser un séjour à Lyon.
Entre autres, c’est l’occasion pour Napoléon III d’inaugurer le palais du Commerce et traverser la toute nouvelle rue Impériale (future rue de la République). C’est lors de cette visite officielle qu’il fait une annonce qui viendra ravir les Lyonnais. Mais pour les comprendre, il faut remonter encore plus loin dans le passé.
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La fin des péages sur les ponts
Dès la construction des premiers ponts sur le Rhône au XIe siècle, des barrières régulaient le trafic et un « droit de barrière » était perçu, notamment lorsqu’il fallait financer leur réparation.
Au XVIIe siècle, tous les ponts de Lyon, à l’exception du pont du Change et de celui de la Guillotière, sont entre les mains des compagnies privées qui les ont construits. C’est à cette époque que des péages sont installés par les compagnies propriétaires, visant à rentabiliser leurs investissements.
Il faut donc s’acquitter d’une somme d’argent pour traverser Lyon par ses ponts, à moins de passer par les rares d’entre eux qui demeurent gratuits. Dès 1858, le préfet entame des négociations pour la cession de tous les ponts à la Ville. On peut imaginer le bonheur des Lyonnais quand Napoléon III annonce la suppression de tous les péages sur les ponts du Rhône, en août 1860.
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Les habitants réclament une statue commémorative
Les habitants de la rive gauche du Rhône décident d’élever un monument pour remercier l’empereur. Le préfet institue une commission et charge à l’architecte de la ville, Tony Desjardins, d’édifier une fontaine monumentale.
Le sculpteur Guillaume Bonnet est chargé de réaliser la statue de 3,85 mètres à son sommet. Il aurait choisi sa compagne comme modèle pour illustrer l’allégorie de la ville de Lyon. Les travaux débutent en 1862. Les droits de péage des ponts de la Saône à Lyon sont rachetés en 1865, le monument est inauguré la même année.
Ou plutôt son modèle en plâtre : la version finale, en marbre de Carrare, n’est achevée qu’en 1867. Le pont de l’Île Barbe sera le dernier à être affranchi de son péage en 1885.
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