Quatre ans après la traversée des Pyrénées en montgolfière, Alexis Bruggeman n’avait qu’une idée en tête : retenter l’aventure. Le Palois de 47 ans, qui propose des sorties en montgolfières, s’est élancé ce samedi 16 décembre d’Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées) à bord de son immense ballon vert et blanc. Pour sa quatrième traversée, il a atterri à Jaca (Aragon, Espagne) en deux…

Quatre ans après la traversée des Pyrénées en montgolfière, Alexis Bruggeman n’avait qu’une idée en tête : retenter l’aventure. Le Palois de 47 ans, qui propose des sorties en montgolfières, s’est élancé ce samedi 16 décembre d’Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées) à bord de son immense ballon vert et blanc. Pour sa quatrième traversée, il a atterri à Jaca (Aragon, Espagne) en deux heures et quinze minutes. Et rapporté des images à couper le souffle.

Préparation minutieuse

« Depuis le 1er décembre, je regarde la météo. Après le passage d’une dépression, le lendemain, des vents du nord sont suffisamment rapides pour nous permettre de décoller assez haut », raconte ce passionné, qui a mis tous les atouts de son côté pour que la traversée des Pyrénées, la première qu’il organise, se passe bien.

Trois pilotes et deux ballons se sont préparés minutieusement pour cette sortie, qui prévoit des équipements pour le trafic (radio, transpondeur), de l’oxygène et 200 kilos de gaz. À cette altitude et dans ces conditions extrêmes, rien n’est laissé au hasard. « Nous avons établi un plan de vol la veille du départ, puis prévenu le Bureau régional d’information aéronautique (BRIA) pour les prévenir de notre présence dans l’espace aérien. »

Comme en voilier

Après ce plan de route, l’équipage s’est élancé samedi à 8 h 45 depuis Lau-Balagnas, près d’Argelès-Gazost, dans les Hautes-Pyrénées, à bord du ballon d’une taille de 4 500 mètres cubes. Un géant. Le spécialiste décrit une trajectoire similaire à une navigation à la voile. Comme un voilier, une montgolfière a besoin des vents pour se déplacer : « Comme les vents de vallée nous poussaient vers Lourdes, à l’opposé de notre trajectoire, nous sommes sortis en mettant le cap à 220° pour attraper de la vitesse avec le vent météo. À plus de 4 000 mètres d’altitude, ils montent à 75 km/h. »

Ensuite, on se laisse porter et c’est une mer de montagnes qui se déploie sous les yeux. Un spectacle à 360° : le pic du midi de Bigorre baigné de soleil, l’Ossau, le Vignemale, aperçu de loin, et surtout le Balaïtous, approché à la verticale à presque 300 mètres. Enfin, le globe bascule sur le versant espagnol, en surplombant la station de ski espagnole Formigal avant d’atterrir à Jaca, à l’issue d’un voyage de plus de deux heures : « Les Espagnols ont été très surpris de voir débarquer les Français par les airs ! », plaisante encore Alexis Bruggeman.

Faire vivre un héritage

Un voyage exceptionnel, qui pourrait faire penser aux aventures sur la lune du « Baron de Munchhausen », film de Terry Gilliam ! Dans la vraie vie, qu’est-ce qui peut bien passer dans la tête d’un ingénieur d’entreprendre une telle épopée ? C’est d’abord l’histoire d’un incroyable héritage puisque Alexis Bruggeman est, par sa mère, un descendant des frères Montgolfier, les inventeurs de cette machine extraordinaire.

Titulaire depuis du brevet de pilotage, l’ingénieur préside l’association Sud Ouest Montgolfière, titulaire d’un certificat de transporteur aérien, qui propose des baptêmes à des particuliers et des professionnels. Samedi, c’est un alpiniste qui a la chance de participer à cette première traversée transpyrénéenne. Au prix de 1 000 euros la sortie, une belle idée de cadeau de Noël.